Episode 6 d'Auroria Cretinum, S1

ambiance de nuit

Voix off : Quelques brigands écrabouillés et les trésors rassemblés, la compagnie se remet en route avant de s’arrêter pour le déjeuner.

feu de camp 

Norbert : C’est vachement bon, ton espèce de viande, là.

Fabienne : C’est du Flechevriek séché. C’est très bon, avec des patates !

Gérard : Sans vouloir être chiant, on a combien d’argent en tout ?

Norbert : Alors…a cinq nous avons…pièces …Cinquante sept pièces d’or et huit pièces d’argent.

Raymond : C’est pas mal, pour un début !

Gérard : Arrivés à la capitale, on pourra sûrement débourser des sommes importantes.

Gruz : Tu me passes la grosse boule verte ?

Gérard : C’est une pastèque !

Fabienne : Elle est à moi !

Norbert : Et moi je veux bien goûter au truc, dans le sac à côté de l’orque.

Gruz : C’est un yaourt. Pistache/jambon/chocolat

Gérard : Beark !

Norbert : Ouais, ben je vais me contenter de mon casse-croûte.

Fabienne : J’ai fini de manger. Je vais lire un peu, j’ai gagné des points de compétences contre les bandits !

Raymond : C’est l’arnaque ! Moi j’ai rien gagné !

Norbert : Moi non plus, et je chiale pas pour autant !

Gérard : Les magiciens ont un profil spécial dans les décompte des points d’expérience.

Norbert : Ah ouais ?

Gérard : Les points sont convertis en points de compétences, ce qui leur permet d’acheter immédiatement de nouveaux sorts et de nouveaux pouvoirs.

Gruz : Et pour nous ?

Norbert : Et ben nous, c’est la normal.

Gérard : Avec les points d’expérience, on monte de niveau, et c’est à ce moment là qu’on obtient de formidables bonus.

Fabienne : Regardez ça ! J’ai pile poil le nombre de points de compétences pour acquérir un nouveau pouvoir ! « Détection d’aura mauvaise dans un milieu céleste », non !  « Protection contre les énergies destructives liés aux mauvaises odeurs », pas terrible ! « Surdité sur commande », ça peut être utile pour éviter d’entendre les conneries du voleur, mais sinon… Ah voilà ! « Vision nocturne sur 12mètres » ! C’est exactement ce qu’il nous faut !

Raymond : Eh, l’elfe ! Tu peux la remercier ! Elle te remplace pour tes compétences raciales !

Norbert : La honte !

Gérard : Je vous emmerde !

Norbert : Sauf qu’avec la montée de niveau, ce qui est pratique, c’est qu’on peut prendre de nouvelles classes et devenir vachement polyvalent !

Raymond : C’est vrai ! Moi, regardez, j’ai prévu de prendre un niveau de sorcier au niveau 3 ! Comme ça, au niveau suivant, je deviens « Alchimage » ! C’est la classe !

Norbert : Ouah ! Et ben moi, ben moi, quand j’aurais mes trois niveaux de voleurs, si je prend deux niveaux de receleur, je deviens « Monte-en-l’air » !

Gérard : Pas mal. Moi, en tant que guerrier, si au prochain niveau je deviens paladin, j’aurais des pouvoirs magiques de malade et toujours autant de compétences martiales !

Raymond : Eh ben, ça fait rêver, tout ça !

Fabienne : Et bien moi, si vous voulez savoir ce que j’ai comme sorts quand je serais expérimentée, lisez un peu ça !

Norbert : « Mur de Magma » ! Ouah !

Raymond : « Ouragan d’épines de Porc-épic Fielon » ! Aïe !

Gruz : Moi je sais pas lire !

Gérard : « Décharge foudroyante » ! Tout ça c’est gentil, mais pour avoir tour ça il faudrait songer à combattre !

Norbert : J’ai fini de manger !

Gérard : Ouais, ben moi aussi, alors on bouge !

ambiance de jour

Voix off : Nos compagnons dont la panse remplie ralentit la marche en viennent à leur 15e kilomètres de la journée. C’est alors que Gérard, le chef de groupe, donne alerte en disant apercevoir quelqu’un sur la route.

ambiance de jour avec tension

Gérard : C’est la galère !

Gruz : On va cogner ?

Gérard : Non, ce n’est pas un brigand !

Gruz : C’est quoi !

choc

Gérard : Stop ! C’est une femme !

Gruz : Alors on fait quoi !

Gérard : C’est une elfe noire !

Gruz : On fait quoi !

Gérard : Une idée ! Vite, une idée !

Gruz : On pourrait peut-être la cogner !

Norbert : On peut la capturer et la torturer et après on lui prend son or !

Fabienne : Elle est sacrément bien armée, pour une femme. 

Gruz : Ouais ! On cogne ?

Gérard : Dégainez vos armes !

les guerriers sortent les armes et on entend une aura magique concentrée

Gruz : A l’attaque !

Raymond : Elle porte une épée plus longue que moi !

Fabienne : Je serais curieuse de connaître ses mensurations…c’est une offense à la condition féminine !

Norbert : Eahh ! Elle est belle !

Gruz : J’ai plus envie de cogner !

Raymond : Vous vous rendez compte de la merde qu’elle fout alors qu’elle ne nous a même pas encore abordé !

Gérard : Eh toi ! Ahem…stop !

la femme elfe s’arrête devant eux

La Draw : Quoi ?

Gérard : Qui es-tu ?

La Draw : Je suis quelqu’un. On peut dialoguer ?

Gérard : Euh…ouais, vas-y !

Norbert : Alors…euh…qu’est-ce que tu fais de beau ?

La Draw : Dis-moi, elfe, qu’est-ce que ça fait d’être moche ?

foule indignée, applaudissement

Norbert : (mort de rire) Qu’est-ce que tu viens de te prendre, mon pauvre ! Ha ha ha ha !

Gérard : Non mais pour qui tu te prends, toi, l’allumeuse !

La Draw : Moi ? Ben, pour une vraie elfe !

foule indignée, applaudissement

Norbert : (mort de rire)

Raymond : Quelle pêche ! Dis-moi, que fais-tu dans le coin ?

Norbert : (mort de rire)

Fabienne : Bon, et bien on va s’en aller, nous. Hein ?

Gérard : Ouais, il vaudrais mieux pour elle !

Gruz : Bon, salut !

Norbert : Eh, tu veux pas venir avec nous ?

La Draw : C’est vrai que je me fais un peu chier, je veux bien.

Fabienne : Ah non !

Gérard : C’est même pas la peine d’y penser !

Gruz : Moi, eh ben j’en ai marre !

Raymond : C’est bon, on peut y aller !

Fabienne : Pff !

Norbert : Et tu fais quoi dans la vie ?

La Draw : Je suis une bateleuse. Je travaille dans une compagnie de théâtre mais je me suis fait virer parce que j’ai tué mon patron avec un tabouret.

Fabienne : Quelle barbarie !

Norbert : C’est la classe !

Gruz : T’aurais pu prendre une grosse hache, quand même !

La Draw : Du coup je cherche de quoi m’occuper, et je veux bien venir avec vous !

Gérard : Oui, mais nous, on veut pas de toi !

Fabienne : Au pire, tu peux toujours repasser quand on aura fini la mission, on pourra t’engager comme laveuse de tabouret, t’as l’air de bien les aimer !

Gérard : (rigole) Bien envoyé !

La Draw : Excuse-moi, y a un rat dans ton col de chemise !

Fabienne : Quoi ?! (panique)

La Draw : Ah non, pardon ! C’est ta tête !

foule indignée, applaudissement

Norbert : (mort de rire) Oh putain, il nous la faut ! Il nous la faut !

Gruz : C’est quoi une bateleuse ?

Fabienne : Sûrement pas quelque chose d’utile !

Norbert : Ta gueule, toi 

La Draw : Et bien c’est une intermittente du spectacle. Pour ma part, je suis habile au lancer de hache et de couteau.

Norbert : Ouah 

Raymond : Faut avouer, ça impressionne ! Elle peut peut-être venir avec nous, non ?

Norbert : Ah ouais, soyez raisonnable ! On arrive à rien, tous seuls !

Gérard : Mais si, on se débrouille très bien !

Norbert : Bon, alors on va voter !

Gérard : Contre !

Raymond : Pour !

Norbert : Je suis pour à 100% !

Gruz : Je sais pas de quoi vous parlez et ça m’énerve !

Norbert : Est-ce que tu veux bien qu’elle vienne !

Gruz : Euh…ouais !

Fabienne : Je ne suis pas d’accord !

Norbert : Et ben ça fait trois voix Pour et seulement deux Contre !

Gérard : Putain !

Norbert : Tu est officiellement intégrée dans la compagnie de…

Raymond : Ah oui c’est vrai, tiens ! Comment on s’appelle ?

Norbert : Les enfoirés ! Ha ha ha !

Raymond : Déjà pris !

Norbert : Ah bon !

Gruz : Moi je sais : Les Cogneurs !

Norbert : Vous êtes que deux à cogner, dans la compagnie, c’est nul !

Gérard : Eh bien comme on est parti à l’Aurore, aujourd’hui, je propose Auroria.

Norbert : Ouais, c’est stylé ! Va pour Auroria ! Bon, on y va ?

Fabienne : Ouais…

La Draw : Bon, alors on part quand !

Gérard : Quand tu seras loin !

Norbert : Oh, ça va ! On y va, oui ou merde !

Gruz : (au loin) J’en ai ras le cul ! J’y vais, moi !

Raymond : Moi aussi !

Fabienne : Bon, en route !

ambiance de jour

Voix off : La nouvelle équipière entrée en jeu, la compagnie compte maintenant six membres. Un après-midi de marche sans encombre et sans discussions les conduit à la lisière d’un sous bois où ils décident de monter un bivouac.

Raymond : Je suis lessivé, j’en ai plein les bottes de cette marche à pied !

Fabienne : J’espère au moins que notre nouvelle arrivante a de quoi passer la nuit au chaud ?

La Draw : Evidemment !

Gérard : Gruz, va nous chercher du bois !

Gruz : D’accord !

Raymond : Je vais avec toi ! bruits de pas qui s’éloignent

Norbert : Qui a les allumettes ?

Raymond : (au loin) C’est le voleur !

Gérard : Donnes-les !

Norbert : T’es malade, ou quoi ? Je les ai pas, c’est toi qui les a récupéré !

Gérard : Je crois pas…cherche dans ses affaires…je les ai pas.

Fabienne : Mais c’est pas vrai !

Gérard : Eh ben t’as qu’a lancer un sortilège pour allumer le feu !

Fabienne : C’est pas si facile ! Je sais que ça marche plutôt bien, dans les films, mais en vrai c’est pas pareil. Si je lance la plus faible de mes boules de feu, vous brûlerez aussi !

Norbert : Bon, et ben on va trouver mieux !

Raymond : Nous revoilà !

Gruz : (tout content) Tadaaaaaa !

tas de bois qui tombe

La Draw : J’ai des allumettes, moi !

Gérard : Toi, on t’as rien demandé !

Norbert : Les écoutes pas, passe-les moi !

allumettes qui craquent, feu qui s’allume

Raymond : Et ben tout est bien qui finit bien…

Gérard : En tout cas, j’ai donné, moi ! Fini les conneries ! Y a assez eu d’emmerdes pour aujourd’hui !

tonnerre, pluie qui tombe

Gérard : Sans commentaires.

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